Place de la République : où en est-on ?

 

Au cours de la réunion publique du mercredi 21 juin, le maire Pierre Verri et son adjoint à l'urbanisme Paul Berthollet , ont fait le point sur le projet de la place de la République et du réseau de chaleur. Qu'est-ce qui est figé et qu'est-ce qui est encore ouvert à la concertation ?

C’est un projet dont on discute depuis 2012, qui a déjà été évoqué à de nombreuses reprises, en commission, au cours des visites de quartier ou en réunions publiques. Il implique élus et techniciens de la commune et de la Métro, bureaux d’études, commerçants sédentaires et non-sédentaires, parents d’élèves et enseignants, professionnels de santé, riverains… Son périmètre est à 70 % sur des terrains privés, pour lesquels la commune a procédé à une modification de son PLU (Plan local d’urbanisme) afin d’abaisser les hauteurs de construction. Et, comme tous les projets de cette ampleur, il tend à répondre aux défis communs mais cristallise les passions particulières ; « c’est un projet que certains Giérois, pris individuellement, peuvent considérer comme imparfaits, rappelait le maire Pierre Verri à l’occasion de la dernière réunion publique ; au-delà de ces crispations, notre rôle est de veiller à l'intérêt général, pour nous et pour les habitants de demain ». Après une présentation dans notre n°402 de janvier-février 2016 (le plan diffusé à cette occasion est toujours d’actualité) et un “focus” sur le réseau de chaleur bois-énergie dans le Gières info de novembre-décembre de la même année, qu’est-ce qui a changé ?

Ce qui est sûr

Les sens de circulation — En voiture, on accèdera toujours à la place de la République en venant de la rue de l’Isère ou par la rue Jean-Jaurès, comme c’est le cas actuellement. Un temps envisagé pour les transports scolaires, le mail entre la rue des Cottages et le parvis de la place sera uniquement dévolu aux modes doux, avec une liaison vers la rue Jean-Jaurès à hauteur de la maison de maître. Enfin, l’accès aux écoles René-Cassin, maternelle et élémentaire, sera commun, bien sûr adapté pour les personnes à mobilité réduite.

Les nouveaux bâtiments — Ils sont trois, deux immeubles d’habitat en R+3+Atic (52 logements au total en accession et location, dont 35 % de social) avec des surfaces commerciales en rez-de-chaussée et des stationnements résidents en sous-sol, et une maison de santé en R+2. La maison de maître, à forte valeur patrimoniale, est conservée et réhabilitée.

La restitution des 47 places de stationnement — Conformément à ses engagements, la commune restituera à la fin des travaux les 47 places existantes, limitées par le PPRI (Plan de prévention des risques d’inondation), dont onze avec un statut “d’arrêt-minute” le long de la rue Jean-Jaurès. Les modalités de fonctionnement (zone bleue, durée d’arrêt avec potelets signalant les dépassements de temps sur les arrêts-minutes, recharges pour véhicules électriques…) seront discutées en commission “stationnement”. Indépendamment, d’autres emplacements seront créés (maison de santé) ou matérialisés (parking Jaurès et derrière la bibliothèque) pour porter à 106 la capacité de stationnement totale dans le secteur (95 places actuellement).

Le principe d'un réseau de chaleur-bois — Implanter un tel mode de chauffage est une volonté politique de la commune, conforme aux engagements nationaux (Loi de transition énergétique pour la croissance verte), régionaux (Schéma régional climat air énergie) et métropolitains (Plan air énergie climat), destinés à faire baisser de moitié le recours aux énergies fossiles et d’augmenter de 30 % la production de renouvelable d’ici 2030. La chaleur-bois possède, en outre, l’intérêt de créer de l’emploi non délocalisable et d’utiliser une ressource locale et abondante. La Métro, compétente en matière de réseaux de chaleur, porte ce projet depuis novembre 2016 et a mandaté plusieurs entreprises, sous le régime administratif d'un appel d'offres, pour en étudier le détail, sur la base des raccordements certains (nouveaux bâtiments, bibliothèque et groupes scolaires) et potentiels (les copropriétés volontaires). Pour des raisons liées à la livraison du combustible, la chaufferie, d’une surface d’environ 170 m² avec double traitement des fumées, serait implantée sur une partie du parking de la rue Jean-Jaurès avec obligation de conserver 18 des 23 places de stationnements, les 5 places impactées étant restituées sur le parking de la bibliothèque. Elles ont été invitées à soigner tout particulièrement l'intégration architecturale du bâtiment de la chaufferie, et rendront leurs copies à l'automne.

Ce qui est encore soumis à discussion

L’implantation de la chaufferie-bois — Le bâtiment de la chaufferie-bois, d’une surface d’environ 170 m², devrait dans l’idéal être implanté à proximité immédiate du réseau, de façon à éviter les déperditions, et à proximité de la RD 523 pour des raisons liées à la livraison du combustible. La Métro envisage plusieurs sites, situés à l’intérieur du périmètre ou à proximité immédiate, nous en reparlerons.

Le regroupement des écoles — Initialement, il avait été envisagé de procéder, après les travaux de la place, à la réimplantation au sein des groupes scolaires René-Cassin des quatre classes de l’école Georges-Argoud-Puy ; cet établissement, construit il y a près de 40 ans, répondait alors aux besoins des familles installées dans le nouveau quartier du Japin. Aujourd’hui, la carte scolaire a radicalement été modifiée, et la plupart des enfants accueillis dans le premier degré (maternelle et élémentaire) sont domiciliés dans de nouveaux quartiers, à l’Ouest et au centre de la commune. Par ailleurs, la tendance étant à la création de petites unités éducatives, il apparaît peu opportun de regrouper tous les élèves en un même lieu. Cette hypothèse de regroupement, qui de toute façon, avait été programmée dans un second temps, va donc être rediscutée à l’avenir au sein d’une commission spécifique, ouverte à tous les Giérois, qui se tiendra sous la responsabilité de Christine Picca, élue déléguée à l’éducation.

Le détail de la place de la République — L’aménagement urbain du parvis de la place, espace piétonnier sur lequel ouvriront les futurs commerces et recevant, sur le double de la surface actuelle, le marché hebdomadaire, n’a pas encore été déterminé ; sol, mobilier urbain, espaces verts, terrasses, module sanitaire… Tout est possible pour en faire un lieu d’échanges et de convivialité ! 

Calendrier et modalités des travaux

La déconstruction du “bâtiment des instituteurs”, qui devait être le préalable à ce vaste chantier, a été reportée, le maître d’ouvrage n’ayant pas trouvé d’entreprise de désamiantage disponible. Ces travaux très réglementés devraient se dérouler au plus tôt au printemps 2018 ou au cours de l’été 2018. Dans le même temps, la cour de l’école élémentaire sera réaménagée ; son entrée sera notamment déplacée de quelques mètres en aval de la rue de l’Isère.

La construction du réseau de chaleur est programmée sur l’année 2018 et sera suivie, fin 2018 et début 2019, de celles des trois nouveaux bâtiments (12 mois pour la maison de santé, 18 pour les deux immeubles d’habitation). Le parvis de la place, la cour définitive et l’accès aux écoles sont programmés pour le 1er semestre 2020.

• En préalable, la partie stationnement de l’esplanade du 8-Mai-1945 va recevoir un revêtement pérenne ; le marché hebdomadaire y sera peut-être provisoirement implanté, on parle aussi de la rue Victor-Hugo. Le parking derrière la bibliothèque fera l’objet d’un aménagement similaire et sera agrandi, pour compenser l’absence de stationnement pendant les travaux d’aménagement du parvis. L’accès au chantier se fera par la rue Jean-Jaurès, indépendamment des flux de desserte scolaire, et la base de vie sera installée derrière la maison de maître.

• Enfin, la municipalité envisage de mettre en place, comme ce fut le cas pendant le prolongement de la ligne B du tramway, une procédure d’indemnisation pour les commerçants qui subiraient une perte de chiffre d’affaires pendant la durée des travaux.

Nota : cet article est, à de très rares détails près, le même que celui qui est paru dans le Dossier du Gières info n°411 de juillet-août 2017